Savez vous qu'il
existe plusieurs types de cochenilles qui attaquent les agrumes ? Et comment
les identifier et les combattre ?
- Les cochenilles des agrumes
sont des insectes piqueurs et suceurs qui peuvent causer des dommages
importants aux cultures
- Il existe plusieurs espèces de
cochenilles fréquentes sur les agrumes, avec des caractéristiques et des
cycles de vie différents
- Une surveillance attentive des
arbres et la mise en place de méthodes de lutte adaptées sont essentielles
pour protéger vos cultures
- La lutte biologique,
l'utilisation de produits naturels et les bonnes pratiques culturales sont
des options intéressantes pour lutter contre ces ravageurs
- Bien choisir les produits de
traitement autorisés et suivre les recommandations est également
primordial
Dans cet article, nous
allons explorer les différentes espèces de cochenilles qui attaquent les
agrumes. Nous verrons leurs caractéristiques, les dommages qu'elles causent et
comment les combattre efficacement. Suivez bien, car ces informations peuvent
aider à protéger la santé et la productivité de vos vergers d'agrumes.
Types de cochenilles fréquentes sur les agrumes
Plusieurs espèces de
cochenilles attaquent les agrumes. Le Pou de Californie, la cochenille
farineuse et la cochenille australienne sont les plus
communes. Ces insectes nuisibles se nourrissent de la sève des
plantes, affaiblissant les arbres. Ils produisent aussi du miellat qui favorise
la fumagine, nuisant à la beauté et à la qualité des fruits.
Il est crucial de
connaître ces espèces pour combattre efficacement. Cela aide à mettre en place
des stratégies de lutte adaptées. Ainsi, on peut protéger les végétaux contre
ces ravageurs.
Le Pou de Californie
Le Pou de
Californie, ou cochenille de Californie, est un insecte nuisible. Il mesure
jusqu'à 4 mm de long et 3 mm de large. Il forme des colonies denses sur les
branches, les fruits et le feuillage des arbres.
La cochenille farineuse
La cochenille
farineuse, ou Planococcus citri, est fréquente sur les agrumes. Elle peut
produire entre 100 et 200 nymphes en quelques semaines. Elle se caractérise par
sa légère pubescence et se regroupe souvent sur les tiges, les aisselles et le
revers des feuilles.
La cochenille australienne
La cochenille australienne, ou Icerya purchasi, est un autre ravageur d'agrumes à surveiller. Elle se distingue par son corps ovale, souvent enveloppé dans un opercule brunâtre ou grisâtre.
Qu'est-ce que le pou de Californie ?
Le pou de
Californie (Aonidiella aurantii) est une cochenille très nuisible pour
les agrumes. Il fait partie de la famille des Diaspididae. On le connaît aussi
comme la cochenille rouge des agrumes ou la cochenille californienne des
agrumes.
1- Historique
Cette cochenille a été signalée officiellement au MAROC en 1949. Mais elle
devait être présente bien avant cette date. Elle se rencontre dans tous les
pays producteurs d'agrumes du Bassin Méditerranéen, de même qu'en AMERIQUE. Les
dégâts causés par ce ravageur dans ces pays sont très variables en raison des
facteurs climatiques et écologiques du milieu.
C'est la cochenille la plus dangereuse car elle est difficile à combattre. Elle
est très polyphage, s'attaquant en plus des agrumes aux espèces végétales
suivantes : peuplier, ricin, olivier, caroubier, poirier, saule, rosier,
cyprès, acacia.
Le Gharb et l'Oriental semblent être les régions où le Pou de Californie
acquiert une certaine importance. Ceci peut s'expliquer par le fait que dans
les autres régions, il y a un certain microclimat qui est favorable aux
prédateurs, mais pas au Pou. Il est possible aussi que ce dernier s'adapte très
lentement dans certaines régions compte tenu de leurs conditions
climato-écologiques.
Son extension se fait surtout par les pépinières, les moineaux, les caisses de
ramassage, et la présence de certaines plantes hôtes en dehors des agrumes.
2- Morphologie de l'insecte
La femelle adulte : elle possède un bouclier presque circulaire dont le diamètre varie entre 1,2 et 2 mm, avec une coloration marron. Sur le bouclier, se trouvent superposés d'une manière concentrique d'autres boucliers correspondant à des différents stades larvaires.
L'exuvie larvaire est peu ou pas excentrée, contrairement au
mâle dont l'exuvie est nettement excentrée.
Elle possède un voile centrale blanc, très mince, et
caractéristique, ce qui la différencie du Pou rouge (Crysomphalus dictyospermi),
car ce dernier n'en possède pas.
En plus, le corps de la femelle du Pou de Californie reste
attaché au bouclier, quand on la soulève avec une épingle, tandis que celui du
Pou rouge ordinaire se sépare du bouclier, et reste sur la feuille ou le fruit
parasité.
A l'état adulte, la femelle du Pou de Californie est violacée,
tandis que celle du Crysomphalus est jaune citron.
Le male : il possède un
bouclier plus petit que celui de la femelle et de forme oblique. A l'état
adulte, il est muni de 3 paires de pattes, d'antennes et d'une paire d'ailes qui
lui permettent de voler, mais ne possède pas de pièces buccales. Il ne peut
donc pas s'alimenter.
Les larves à leur naissance :
elles sont ovales et ne mesurent que 0,2 à 0,25 mm de long. Elles sont pourvues
d'une paires d'antennes, et 3 paires de pattes leur permettant de chercher un
endroit pour se fixer. Dès que cet emplacement est trouvé, elles commencent à
sécréter des longs fils soyeux, puis leur bouclier.
La première mue
A la fin de ce premier stade, les larves subissent une première
mue au cours de laquelle elles perdent leurs 3 paires de pattes et leurs
antennes. Ces nouvelles larves (second stade) sécrètent immédiatement un
nouveau bouclier, repoussant le précédent.
La seconde mue
Une seconde mue intervient alors à la fin de laquelle les larves
du deuxième stade deviennent des femelles adultes, sécrétant un nouveau
bouclier qui repousse les précédents, sécrétés par les deux premiers stades
larvaires.
Différentiation entre mâles et femelles
Une différenciation entre les mâles et les femelles s'opère à la
fin de la première mue. Les larves qui deviendront males sont identiques aux
larves de second stade larvaire des femelles. Mais le bouclier du male n'est
pas rond comme celui de la femelle au cours de la formation de la cire. Il ne
sécrétera plus de bouclier bien que deux mues interviendront par la suite.
3-
Cycle biologique
La production est sexuée, la femelle est vivipare, c’est-à-dire
qu'elle na pond pas des œufs, mais donne naissance directement à des larves
mobiles. Celles-ci dès leur éclosion, restent quelques heures sous le bouclier
de la femelle, puis se déplacent à la recherche d'un lieu pour se fixer.
La première mue a lieu 12 à 15 jours après, et donne naissance au
second stade larvaire qui dure 10 à 12 jours, à la fin de laquelle se
distinguent les femelles et les males comme nous l'avons dit précédemment.
Les mâles adultes
Après deux nouvelles mues, (stade prénymphal et nymphal) les
mâles acquièrent leur physionomie d'adulte (ailes et antennes).
Au Gharb, d'après SMIRNOFF, il y a jusqu'à cinq générations par
an. En Californie, le nombre varie entre deux et trois en fonction de la
climatologie. Les cochenilles demandent une certaine humidité, mais d'un niveau
beaucoup plus bas que celle exigée par les pucerons.
Facteurs influençant le développement
Il a été établi que l'activité des larves est optima entre 25 et
23°. A 14°, il y a une réduction par le froid tandis qu'à 43°, la mort est
instantanée.
La composition des feuilles influe sur l'importance des
populations. Une forte concentration en K diminue la population (M.NADIR). D'après
CHABOUSSOU, les hautes teneurs en phosphore augmentent le nombre des
générations annuelles. D'après les études égyptiennes, N et P n'ont aucune
influence.
Dégâts causés par le pou de Californie
Les cochenilles s'installent pratiquement sur toutes les parties de
l'arbre: tronc, rameaux, feuilles, fruits, selon 1'importance de l'infestation.
Sur les fruits et les feuilles, le point de fixation de la cochenille est
entouré d'une zone jaunâtre, conséquente d'une toxine salivaire sécrétée par
elle. Si l'attaque est massive, les arbres peuvent être défoliés totalement,
voire mourir dans certains cas.
Les arbres trop affectés par les cochenilles, mettront plusieurs années à
reprendre leur activité normale, et à fournir une production correcte.
Les fruits infestés précocement présentent une peau irrégulière avec des
dépressions caractéristiques (cratères).
Sur les fruits qui ont atteint leur grosseur normale, il n'y a pas de déformation de la peau. Mais les cochenilles adhèrent tellement bien à la peau qu'elles résistent au lavage et au brossage dans les stations de conditionnement et de ce fait, ces fruits deviennent inexportables.
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Le Pou de Californie : Une cochenille Tenace des Agrumes |
Méthodes de lutte contre le pou de Californie
Pour combattre le pou
de Californie, plusieurs stratégies existent. On peut utiliser des méthodes
préventives, culturales, biologiques et chimiques. Ces approches sont
essentielles pour une gestion efficace des ravageurs.
Lutte préventive
Le pou de Californie
préfère les conditions favorables. Cela inclut des arbres mal aérés et avec
beaucoup de feuillage. Pour limiter son développement, on peut tailler les
arbres ou appliquer des huiles blanches en hiver.
Ces huiles émulsionnées avaient connu un grand succès au départ, surtout
dans les vergers peu ou moyennement infestés. Mais leur utilisation est limitée
dans le temps, en fonction du stade physiologique de l'arbre, et du climat. Les
américains ne les conseillent qu'en Août et Septembre. Elles réduisent la
floraison parfois au printemps suivant.
La température lors du traitement doit être comprise entre 15 et 28 et ne
jamais dépasser 32 c°. Autrement, elles occasionnent un effet dépressif sur les
arbres (brûlures et chute de feuilles etc.…)
Malgré ces inconvénients, les huiles blanches ont l'avantage d'être efficaces
contre la cochenille plate (Coceus hesperidum) et ne favorisent pas les
acariens, contrairement au parathion qui est inefficace contre cette cochenille
et favorise les acariens. Elles sont plus efficaces que les autres insecticides
pour lutter contre le Pou installé sur fruit.
Lutte culturale
Enlever les branches
infestées par le pou de Californie aide à réduire ses populations. Cette
méthode aide à nettoyer les vergers d'agrumes.
Lutte biologique
Devant les inconvénients que présente la lutte coccicide, les chercheurs
ont étudié les possibilités d'une lutte biologique.
Utilisations et expérimentations des parasites
Aphytis melinus est le parasite le plus utilisé. En laboratoire, Aphytis
lingnanensis s'était montré plus actif. Mais dans la nature, A.melinus s'est
montré plus efficace. C'est lui que l'on élève à Mechra Bel Ksiri.
Il est très sensible à la chaleur et ne peut passer l'été dans les régions
chaudes comme le Gharb, Marrakech, Meknès ou le Souss. On est donc condamné à
effectuer tous les ans des lâchers massifs. En Afrique du Sud, dans les régions
non côtières, ils se contentent de multiplier un parasite local, Aphytis
africanus. Ils peuvent donc procéder à des lâchers beaucoup moins importants,
puisque le parasite peut survivre et se multiplier naturellement.
Aphytis melinus est un ecto-parasite. Il se développe sous le bouclier, mais
pas dans l'insecte. Il ne parasite ni les larves mobiles, ni les jeunes larves
du deuxième stade. Il n'attaque que les larves agées du 2° stade, et les jeunes
femelles qui n'ont pas encore formé leur voile. A Ksiri, la coïncidence entre
la présence du parasite et celle des stades réceptifs du Pou est réduite à Juin
Juillet.
Aphytis melinus a une préférence pour Chrysomphalus dictyosperm. Il l'élimine
d'abord avant de passer au Pou de Californie. Il est également très attiré par
Parlatoria pergandei.
Dans les régions où il peut s'établir, on peut placer les pièges dont nous
avons parlé pour attraper les mâles de Pou de Californie. Les Aphytis sont
attirés par ces pièges. On les compte, et s'ils sont suffisamment nombreux, on
ne déclenche pas de traitement chimique.
Lutte chimique
C'est le procédé le plus utilisé actuellement dans la plupart des pays
agrumicoles, pour la lutte contre le Pou de Californie. En effet, son extension
est lié à l'apparition sur le marché de produits puissants, malgré leur défaut
de ne pas épargner les prédateurs.
Si nécessaire, des
traitements insecticides peuvent être utilisés. Il est important de suivre les
recommandations et de choisir des produits autorisés en agriculture biologique. Cette méthode doit être utilisée avec soin, en complément
des autres stratégies.
En combinant ces
méthodes, on peut combattre le pou de Californie efficacement. Cela aide à
maintenir l'équilibre des écosystèmes.
La couverture par insecticides n'a pas besoin d'être aussi totale qu'avec
les huiles, à cause de leur mobilité. Quand cette couverture est appliquée tous
les ans au printemps, la population d'insectes nuisibles décroit constamment, à
condition que les traitements soient effectués correctement.
On considère que la couverture du feuillage doit être au minimum de 88%. Pour
être efficace, le traitement doit tuer 98 % de la population de cochenilles.
Les produits couramment
utilisés sont : Le parathion, le métidathion, Le Chlorpyriphos, Dimethoate,
le Murphotox, Movento et d’autres produits.
Quand traiter ?
La meilleure période
pour combattre les ravageurs d'agrumes, comme la cochenille, est au
printemps et en été. C'est quand les insectes nuisibles, comme le
pou de Californie, sont les plus actifs. Ils peuvent être facilement ciblés par
des méthodes de gestion intégrée.
Il est essentiel de
surveiller les populations de cochenilles. Intervenez dès les premiers signes
d'infestation. Cela aide à limiter la propagation du parasite et protège vos
végétaux.
1. Concentrez-vous sur la période de végétation, au printemps et en été, pour
vos traitements contre la cochenille.
2. Observez régulièrement vos plantes et agissez rapidement dès les premiers
symptômes d'infestation.
3. Adoptez une approche de gestion intégrée des ravageurs pour
une protection efficace et durable de vos agrumes.
En suivant ces
conseils, vous pourrez mieux contrôler la cochenille. Vous garderez ainsi vos
arbres fruitiers en bonne santé.
Précautions à prendre
Quand on lutte contre
les ravageurs d'agrumes comme le pou de Californie, il faut
être prudent. Il est crucial de bien éliminer et détruire les parties
infestées. Cela aide à éviter que les cochenilles se répandent.
Utiliser des traitements
insecticides demande de la prudence. Il faut suivre les dosages conseillés et
viser les stades les plus vulnérables des ravageurs. En agriculture biologique, privilégier les produits autorisés, comme les huiles végétales,
est essentiel.
Enfin, nettoyer
souvent le matériel de taille et de récolte aide à réduire les risques de
propagation des cochenilles. Cela est particulièrement important lorsqu'on
travaille sur les agrumes.
- Éliminer soigneusement les
organes infestés pour éviter la dissémination des cochenilles
- Respecter scrupuleusement les
dosages recommandés pour les traitements insecticides
- Privilégier les produits
autorisés en agriculture biologique, comme les huiles
végétales ou les savons
- Désinfecter régulièrement le
matériel de taille et de récolte
Importance économique de la cochenille des agrumes
Les ravageurs
d'agrumes comme la cochenille des agrumes causent
beaucoup de problèmes. Ils affaiblissent les arbres et diminuent la qualité
et la quantité de la récolte. Ces insectes nuisibles peuvent
causer des pertes de rendement importantes.
La présence de
ces cochenilles rend les fruits impropres à la vente. Cela est
dû aux dépôts de fumagine ou à l'aspect abîmé des fruits.
En Guyane, on ne
trouve pas moins d'une vingtaine d'espèces de cochenilles. La cochenille
des agrumes, Unaspis citri, a un impact économique le plus
important en Nouvelle-Calédonie. Une femelle peut vivre 3 à 4 mois et
pondre en moyenne 150 œufs. Le cycle de vie dure 8 semaines et il y a 5 à 6
générations par an.
Il est crucial de
surveiller attentivement et d'utiliser des méthodes de lutte intégrée adaptées.
Cela aide à préserver la productivité et la rentabilité des
vergers d'agrumes. Des prédateurs naturels comme certaines
coccinelles jouent un rôle dans la gestion intégrée des ravageurs.
Malgré tout,
l'utilisation de produits phytosanitaires est souvent
nécessaire. Elle doit être encadrée pour protéger les végétaux tout
en limitant l'impact sur la santé et l'environnement. Un équilibre
entre différentes méthodes de lutte est essentiel pour une gestion
durable de ces insectes nuisibles.
Conclusion
La cochenille
des agrumes, comme le pou de Californie, est un grand ennemi pour les
agrumes. Elle peut faiblir les arbres et diminuer la qualité des fruits. Cela
coûte cher aux producteurs.
Il faut identifier les
cochenilles, surveiller les vergers et utiliser une stratégie de lutte. Cette
stratégie doit combiner des méthodes préventives, culturales, biologiques et
chimiques.
Protéger les agrumes
contre la cochenille demande une approche globale et respectueuse de
l'environnement. La gestion intégrée des ravageurs est
cruciale. Elle permet de protéger les vergers efficacement.
La détection précoce
et le suivi régulier sont essentiels. L'utilisation raisonnée de produits
phytosanitaires est aussi importante. Ces éléments garantissent une protection
optimale des cultures.
L'agriculture
biologique propose des solutions intéressantes. Elle utilise des méthodes de
lutte alternatives, respectueuses de l'environnement et de la santé des
consommateurs. En combinant bonnes pratiques culturales, lutte
biologique et utilisation raisonnée des produits phytosanitaires, on
peut vaincre la cochenille.